Flash APRAM n° 360 – Dommages-intérêts malgré la déchéance ?

Cour de justice UE, 26 mars 2020, C-622/18, EU:C:2020:241, AR / Cooper International Spirits LLC, St Dalfour SAS et Etablissements Gabriel Boudier SA (SAINT-GERMAIN)

Chers Amis,

Est-ce qu’un titulaire d’une marque qui est déchu de ses droits en raison du défaut d’usage sérieux de celle-ci conserve le droit de réclamer l’indemnisation du préjudice qu’il prétend avoir subi en raison de l’usage, par un tiers, antérieurement à la date d’effet de la déchéance, d’un signe similaire créant une confusion avec sa marque ?

Voici, en substance, la question préjudicielle posée par la Cour de cassation de France à la Cour de justice.

Celle-ci répond positivement. Oui, le titulaire déchu conserve le droit de réclamer une indemnisation pour la période antérieure à la prise d’effet de la déchéance.

« L’absence d’usage d’une marque ne fait pas obstacle, par elle-même, à une indemnisation liée à la commission de faits de contrefaçon » (point 47). Toutefois, cette circonstance est un « élément important à prendre en compte pour déterminer l’existence et, le cas échéant, l’étendue du préjudice subi par le titulaire et, partant, le montant des dommages et intérêts que celui-ci peut éventuellement réclamer » (point 47). En effet, en matière de fixation des dommages et intérêts, le juge national doit tenir compte de l’article 13, § 1er, de la directive 2004/48 relative au respect des droits de propriété intellectuelle, selon lequel les dommages et intérêts doivent être « adaptés au préjudice que [le titulaire de la marque] a réellement subi ».

Observation

On a un peu de mal à imaginer quel peut être le préjudice réel d’un titulaire de marque qui n’a jamais fait un usage sérieux de sa marque sur le marché et qui a ensuite été déclaré déchu de ses droits.

Cliquez ici pour le texte complet de l’arrêt de la CJUE Cooper International

Cliquez ici pour le texte complet de l’arrêt de la Cour de cassation

Documents associés